Le terme « colique » regroupe différents symptômes mais désigne spécifiquement une douleur d’origine abdominale chez le cheval. Les causes sont multiples, le plus fréquemment d’origine digestive.
Cette affection est la cause du plus grand nombre de décès chez le Cheval. Cependant, seuls 10% des cas nécessitent un recours à la chirurgie ou sont fatals. La plupart rétrocèdent spontanément ou grâce à un simple traitement médical.
Quelles sont les principales affections responsables de colique ?
De l’origine de la colique dépend le traitement. Même s’il existe de multiples causes, on peut classer les coliques selon 3 grands groupes :
1) Le dysfonctionnement digestif : c’est le cas le plus fréquent. Sont inclus les spasmes, les distensions gazeuses, les impactions du gros intestin et défauts de motilité intestinale.
– Le tympanisme (distension gazeuse) est la première cause de coliques chez le cheval toutes catégories confondues.
– L’impaction alimentaire est la seconde cause de coliques chez le cheval toutes catégories confondues. Il s’agit du fameux « bouchon de paille », le côlon est alors impacté par de l’ingesta le plus souvent au niveau d’une zone du côlon appelée « courbure pelvienne ». Le traitement est médical dans plus de 8 cas sur 10, basé sur l’utilisation de laxatifs, d’anti-inflammatoires (+/- perfusions).
Ces cas, répondent le plus souvent, favorablement au traitement médical.
2) Le déplacement intestinal : suite à un dysfonctionnement digestif, des fermentations gazeuses excessives se produisent dans le gros colon. Lorsque celui-ci est distendu par du gaz, cela favorise les déplacements. Le colon peut se déplacer à gauche ou à droite.
– Lors du déplacement à gauche (également appelé « entrappement ou accrochement néphro-splénique »), le colon remonte entre la paroi abdominale et la rate et va « s’accrocher » sur le ligament qui unit la rate au rein.
– Lors du déplacement à droite, la courbure pelvienne passe de gauche à droite puis cranialement.
Les chevaux atteints présentent des signes de douleur d’intensité très variable. Le traitement est en général médical en première intention mais en l’absence d’amélioration un recours à la chirurgie est parfois nécessaire. Le pronostic global est bon.
Il est a noter que l’entrappement néphrosplénique est l’un des deux type de colique qui peut être prévenue par une chirurgie. Elle se nomme « fermeture chirurgicale de l’espace néphro-splénique » et s’effectue sous laparoscopie (chirurgie à l’aide de caméra internes par de petites ouverture dans le flanc) sur cheval debout. Certains chevaux suite à une conformation interne particulière (chevaux de grande taille) présentent des déplacements à gauche récurrents, c’est pourquoi après un second épisode avéré nous recommandons la cette chirurgie avec un excellant pronostic (cf intérêt de la laparoscopie en pratique).
3) Les torsions et incarcérations : lorsque qu’une portion d’intestin effectue une torsion complète, ou se trouve incarcérée dans un petit espace, l’apport sanguin est compromis et le segment se nécrose progressivement.
Le cheval est généralement très douloureux. Il se roule violemment et il transpire. La chirurgie est dans ce cas un passage obligé pour sauver le cheval. Si elle est réalisée suffisamment rapidement un simple remise en place peut suffire mais si la portion d’intestin est dévitalisée elle devra être retirée.
Puis, en se nécrosant, la paroi digestive devient perméable aux bactéries intestinales qui pénètrent dans la circulation. L’état général du cheval se dégrade en quelques heures et le pronostic vital diminue, même avec une chirurgie. Au bout de 6 a 8 heures, il devient sombre et l’intervention chirurgicale n’est plus curative car l’état de choc général est trop avancé.
– Les torsions se produisent plus fréquemment au niveau du petit intestin (tube de 5 cm de diamètre sur 25 mètres de long) en raison de sa longueur. Celui-ci peut également s’incarcérer dans le canal inguinal et provoquer une hernie inguinale, chez l’étalon (le plus souvent après un effort ou un parcours de saut d’obstacles). Le testicule est alors dur et froid.
La hernie inguinale est la seconde colique qui peut être prévenue par une intervention, elle aussi effectuée sous laparoscopie sur cheval debout (cf intérêt de la laparoscopie en pratique).
– La torsion complète du gros colon est une affection fort heureusement rare qui fait partie des causes de colique les plus douloureuses et les plus graves. Une intervention chirurgicale immédiate est indispensable pour espérer sauver le cheval. Le pronostic est réservé même lors d’une intervention précoce.